Développement personnel en entreprise : Pourquoi est-ce si difficile à appliquer et 8 conseils pour mieux gérer son quotidien (le 7ème étant mon préféré)

 

Ainsi après quelques années en tant que solo entrepreneur·e, vous avez décidé de retourner quelques temps en entreprise parce que votre activité ne vous permet pas encore d’en vivre. Aucune honte à cela, c’est tout à fait normal. Après tout, il est de notre responsabilité de nous assurer que nos besoins physiologiques, ainsi que ceux qui dépendent de nous, soient comblés. Se lancer dans l’entrepreneuriat va de pair avec se développer personnellement. Rien de plus normal car lorsqu’on est seul·e à son compte, on doit apprendre à gérer son temps différemment, travailler sur ses peurs (peur de se montrer, peur de vendre, peur d’être jugé·e etc.…), sur son syndrome de l’imposteur et ses différentes croyances. L’entrepreneuriat est une vraie expérience humaine, un voyage en soi et hors de soi.

On développe tellement de compétences, d’autonomie et côtoyons et découvrons tellement de personnes qui sont dans le même mindset que soi que le retour au salariat peut être extrêmement rude.

Dans cet article, j’aimerais partager les limites du développement personnel en entreprise et pourquoi il s’avère difficile d’en appliquer les préceptes même si on est armé d’outils comme moi, qui suis coach. Je vais également donner huit conseils pour mieux vivre cette transition quand on est salarié·e et entrepreneur·e.

Développement personnel en entreprise : pourquoi est-ce difficile à appliquer et 8 conseils pour mieux gérer son quotidien

Les limites du développement personnel

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Avant d’aller plus loin, redonnons un peu de contexte.

Il y a bientôt deux ans, j’ai accepté une mission dans une PME qui vend des parfums pour une grande marque automobile à l’international. J’étais externe et ma mission portait sur ma compétence à l’export. J’y suis restée huit mois jonglant avec mon activité de coaching pour entrepreneures. Avant la fin de ma mission, on m’a proposé un poste permanent que j’ai refusé car honnêtement j’estimais avoir fait mon temps pour cette partie de ma carrière qui ne m’intéressais plus et je me sentais plus l’âme d’une entrepreneure que d’une salariée.

Cependant, un mois après mon départ, cette société m’a fait une nouvelle offre : être la responsable ressources humaines, accompagner la société en pleine croissance et être la référente au sein de la société pour la certification B-Corp. Cerise sur le gâteau, la société m’offrait le choix suivant : Prendre le poste en tant qu’indépendante ou être en CDI. Pour deux raisons très personnelles, que je partagerai peut-être dans une de mes newsletters qui sera plus intimiste, j’ai opté pour le CDI.

Donc depuis juin 2022, je jongle entre un travail salarial très prenant et le coaching (beaucoup plus restreint étant donné que je ne peux prendre qu’un nombre limité de personnes à accompagner) et j’en suis venue à la conclusion que le développement personnel dans le monde de l’entreprise pouvait avoir ses limites.

Si aujourd’hui je décide qu’il est important d’en parler, c’est parce beaucoup de salariés sont également porteurs de projet entrepreneurial ou sont en transition le temps de se remettre à flot financièrement.

Appliquer les principes du développement personnel en entreprise est compliqué quand il faut composer au quotidien avec des collègues aux comportements stressants, déconnectés du monde du développement personnel, ou un·e manager trop dans le micro management.

À ma décharge, j’ai été cette coach qui à ses débuts avait accompagné des porteurs de projet encore salariés et qui prodiguait des conseils sur comment appliquer la CNV face à des collègues bourreaux. Je souris gentiment en repensant à la Mariama naïve de l’époque. Attention, je ne dis pas que mes conseils étaient à jeter à la poubelle. Je souhaite juste donner une autre perspective, vue de l’intérieur, avec mon expertise de coach. Et si jamais, vous êtes dans la même situation que moi (salariée et entrepreneure), j’espère que ce qui va suivre pourra vous aider et vous donner des pistes pour mieux gérer votre quotidien.

Tout d’abord, pourquoi est-ce dur d’appliquer au quotidien les principes du développement personnel en entreprise ?

1.       Temps d’adaptation :

Si dans un premier temps on éprouve du soulagement à avoir plus de visibilité sur nos prochaines entrées d’argent, il peut vite s’en suivre une désillusion. Tout d’abord, il y a le temps qui ne nous appartient plus. Quand on est indépendant, on gère ses journées comme on l’entend, on a ses routines (une routine matinale qui peut prendre jusqu’à 1h30 chaque matin ou de la méditation en milieu de journée) et on est assez libre.

Cependant, une fois redevenu·e salarié·e, ce temps qui était dédié à son développement personnel est remplacé par les heures de bureau. Il est assez compliqué de dire à son chef « Attends, je prends une pause de 20 minutes, c’est l’heure de ma méditation ». On veut tellement bien faire qu’on se donne à fond sur cette prise de nouveau poste voulant prouver assez rapidement que l’entreprise a fait le bon choix en nous choisissant.

Ensuite, on se retrouve généralement avec un supérieur hiérarchique, chose qu’on n’avait plus connu depuis des années. Se retrouver à devoir reporter et rendre des comptes à une personne alors qu’on a été son propre chef peut s’avérer compliqué pour certain·es.

D’autant plus, si cette personne est dans le micro-management donc le contrôle. Ronger son frein à longueur de journée demande énormément d’énergie. Comme on veut donner bonne impression, même si on a à son actif des outils de développement personnel pour exprimer en toute bienveillance à son chef qu’il devrait nous lâcher la grappe et nous laisser un peu d’autonomie, on le garde pour soi (du moins, au début).

 

2.       Temps limité :

Dans une PME, on se retrouve souvent avec une charge de travail importante (il arrive que l’on fasse le travail de 2 voire 3 personnes) ce qui laisse peu de temps pour pratiquer pleinement des activités de développement personnel telles que la méditation, le sport, la lecture ou l'autoréflexion.

Il peut être difficile de trouver le temps nécessaire pour ces pratiques lorsque son emploi du temps est déjà très chargé. Et pour peu qu’on finisse tard, prenne les transports en commun souvent défaillants (RER D, c’est toi que j’ai dans mon viseur), on n’a plus l’énergie le soir pour s’adonner à ces activités. Même avancer sur son projet entrepreneurial demande un effort surhumain alors faire de la cohérence cardiaque, n’en parlons pas !

 

3.       Stress environnemental :

Des collègues au comportement stressants ou un environnement de travail tendu peuvent rendre difficile la mise en pratique de la pensée positive, de la communication efficace et de la gestion du stress. On peut vite se sentir submergé·e par les défis quotidiens et avoir du mal à maintenir une attitude positive.

 

4.       Priorités divergentes :

Les priorités en tant que salarié·e peuvent entrer en conflit avec les objectifs de développement personnel qu’on s’est fixés. Par exemple, j’ai souvent mis la priorité sur la réalisation de mes tâches professionnelles urgentes que sur la méditation ou la recherche de mon équilibre.

 

5.       Épuisement mental et physique :

Une charge de travail intense combinée à des collègues aux comportements stressants peut conduire à l'épuisement mental et physique. Dans ces conditions, il peut être difficile de trouver la motivation et l'énergie nécessaires pour mettre en œuvre des stratégies de développement personnel en entreprise.

 

6.       Manque de soutien :

Si votre environnement de travail ne favorise pas activement le développement personnel ou ne vous offre pas les ressources nécessaires, vous pouvez vous sentir seul·e dans vos efforts. Le soutien de vos collègues et de vos supérieurs est crucial pour intégrer efficacement ces principes.

 

Face à ces défis, voici quelques conseils pour vous aider à intégrer les principes du développement personnel en entreprise malgré une charge de travail élevée et un environnement stressant :

 

1.       Adaptez votre approche :

Trouvez des moyens pratiques et réalisables de mettre en œuvre des pratiques de développement personnel en entreprise, même si elles sont plus courtes ou moins fréquentes. La cohérence est plus importante que la durée.

 

2.       Fixez des limites :

Définissez des limites claires pour protéger votre temps, votre santé mentale et votre énergie. Les collègues peuvent vite empiéter sur votre espace vital et même vous manquer de respect. Il est important de fixer ses limites, ce n’est pas parce que vous êtes une personne introvertie dont les dents ne rayent pas le parquet, que cela signifie que vous êtes « trop bonne trop conne ». Ne pas faire de vague ne veut pas dire se laisser faire. Une bonne discussion est toujours préférable au silence et l’accumulation de rancœur et de mal être.

 

3.       Recherchez du soutien :

Collaborez avec des collègues partageant les mêmes idées pour mettre en place des pratiques de développement personnel au sein de l'équipe. Cela peut générer un environnement plus favorable à votre croissance personnelle et celles de vos collègues.

J’ai la chance d’avoir une directrice des opérations ouverte sur les questions relatives au développement personnel, j’ai ainsi pu mettre en place deux journées de formation sur de la Process Com avec les coachs, Richard Espinasse et Lynda ABBAS qui ont chacun passé une journée avec nous et nous ont expliqué nos profils et nos modes de fonctionnement en état de stress. Il est ainsi plus facile de communiquer avec ses collègues lorsqu’on comprend leurs fonctionnements.

En tant que coach, j’ai également mis en place avec l’accord de ma direction, des Tips and Tricks où tous les salariés participent deux fois par mois à une présentation que je fais sur des principes de développement personnel appliqués en entreprise tels que la CNV, les Accord Toltèques, l’EFT mais également sur des outils de productivité.

 

4.       Communiquez efficacement :

Utilisez les principes de communication non violente pour gérer les interactions avec vos collègues dont le comportement peut être stressant.

Pratiquez l'écoute active et la compréhension mutuelle pour réduire les tensions. Pour cette partie, j’ai remarqué que souvent on n’écoutait pas l’autre pour le comprendre mais plutôt pour se préparer à attaquer ou se défendre. Prendre une bonne inspiration pendant que l’autre est en train de débiter ce qu’elle/il a à dire, vous laisse le temps de réflexion pour répondre en utilisant la CNV.

 

5.       Identifiez vos petites victoires :

Célébrez vos petites réussites, même si elles sont liées à votre travail quotidien. Exemple, vous avez enfin terminé cette tâche sur laquelle vous procrastiniez depuis des semaines, célébrez-le. Plus vous le ferez, plus vous pourrez maintenir une attitude positive surtout pendant les moments difficiles.

 

6.       Apprenez à anticiper et gérer votre stress :

Intégrez des techniques de gestion du stress dans votre routine quotidienne, surtout pendant les moments de travail intense. Cela peut vous aider à rester calme et concentré·e. Identifiez également les situations de stress et les personnes source de stress pour pouvoir anticiper en mettant en place des stratégies pour les éviter.

 

7.       Planifiez des moments pour vous :

Planifiez consciemment du temps pour votre développement personnel en intégrant des moments de relaxation, d'exercice et de réflexion dans votre emploi du temps chargé et faites-en un non négociable.

Une idée est de vous imposer des pauses régulières pour vous isoler ne serait-ce que cinq minutes en prenant du temps pour vous : ça peut être en pratiquant de la cohérence cardiaque ou autre exercice de respiration, sortir de l’immeuble et faire le tour du pâté d’immeubles, vous préparer un thé et le déguster en pleine conscience, écouter une chanson qui vous met de bonne humeur ou ne rien faire du tout (j’adore m’enfermer dans le noir dans les toilettes et pratiquer cela : oui, c’est bizarre, mais c’est mon kiff).

 

8.      Montrez l’exemple :

Si vous souhaitez que les choses changent, vous devez être celle/celui par qui le changement arrivera. Par exemple, en entreprise, la culture du commérage peut être est très présente. N’y participez pas. C’est par votre attitude que votre environnement changera et vous verrez que vous pouvez influencer positivement comme négativement votre entourage donc soyez très conscient·e de vos actes et paroles.

Pour finir, rappelez-vous que l'intégration de ces principes de développement personnel en entreprise peut prendre du temps et nécessite une approche flexible. Cela aide si vous avez la chance d’avoir une direction ouverte sur cette thématique, comme c’est mon cas.

Si votre développement personnel est réellement important à vos yeux, faites-en un non négociable et intégrez-le dans votre emploi du temps. Choisissez parmi la liste des suggestions un aspect qui vous parait important et essayez-le pendant quelques semaines. Ajustez en fonction de votre situation et de ce que vous apprendrez pendant la phase d’implémentation.

Souvenez-vous que tout comme Rome ne s’est pas construit en un jour, intégrer les principes du développement personnel dans un environnement de travail très chargé prendra du temps, de la patience mais surtout de la persévérance. Alors soyez bienveillant·e envers vous-même.

 

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